Si le principe d'un confinement individuel a été adopté le 28 mars dernier afin de protéger les résidents des EHPAD du risque d'infection «Covid-19», l'impact psychologique lié au confinement, les conséquences de syndromes d'immobilisation et la non-possibilité d’entre-voir ses proches ont exposé une majeure partie des résidents à une dégradation rapide et inquiétante de leurs fonctions cognitives, motrices et sensorielles.

Cette crise a renforcé les évidentes difficultés exprimées déjà par le secteur médico-social sur l’amélioration sans cesse réclamée de l’accompagnement des personnes âgées ou handicapées au quotidien. Il en est également ressorti de belles réussites d’organisation et d’innovations locales. Un espace naturel et protecteur a émergé et s’est révélé être un atout MAJEUR lors du confinement et du déconfinement pour bon nombre d’établissements équipés : LE JARDIN.

S’inspirant de l’Hortithérapie, lorsque celui-ci est programmé en amont sur des missions à visées thérapeutiques, il en devient un outil crucial et complémentaire dans le «prendre-soin» et la liberté «d’aller et venir».

Les relations entre biodiversité et santé sont aujourd’hui bien établies et formalisées (350 études scientifiques l’attestent en France).

Dans sa globalité, le jardin est un «neurotransmetteur de vie» où la dimension sensorielle et esthétique permet de reconnecter son corps et son esprit.

De manière plus systémique, la prévention et l’accompagnement en gérontologie ne peut être conçue que dans une approche globale, médicale, psychologique, sociale, mais aussi environnementale, s’appuyant sur la pluridisciplinarité et la connaissance des usages des acteurs et permettant d’essaimer des lieux de vie à plusieurs niveaux, en particulier :

  • En constituant des environnements de vie plus proches des environnements habituels et familiaux en évitant les ruptures de liens sociaux
  • En offrant aux résidents la possibilité de réaliser des activités qui ont un sens ou faisant intrinsèquement partie de leurs patrimoines mnésiques, praxiques et culturels acquis depuis de nombreuses années
  • En faisant en sorte que les personnes gardent un sentiment d’estime de soi, de socialisation et de responsabilité, en s’occupant notamment «du vivant».

Au delà de la crise sanitaire inédite que nous venons de vivre, «l’homo-sapiens» a besoin de Nature parce que cela fait partie de ses origines biologiques en tant qu’espèce. Se repositionner au coeur de notre berceau d’humanité recharge nos batteries internes.